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  • Photo du rédacteurLinda Sauvé

Les nuances de NE RIEN FAIRE sans paniquer


« Vous devez apprendre à rester immobile durant vos activités et vibrant de vie au repos. » Indira Gandhi

Comment ne rien faire; vous ne vous attendiez pas à celle-là, n’est-ce pas? Depuis la révolution industrielle, ne rien faire relève de l’exploit. Aussitôt que vous osez prononcer cette simple réponse « Je ne fais rien » à la question : Que fais-tu de bon? on vous regarde comme si vous aviez trois têtes, avec jalousie, surprise ou envie. En effet, la plupart des gens ne savent pas comment s’y prendre. Sortir de la culture du « plus vite ou du faire, faire, faire » ou encore du « faux multitasking » (Il est prouvé que le multitasking n’existe que pour les ordinateurs, ce pourquoi il avait été inventé et que le cerveau humain ne peut pas faire deux choses en même temps. Il peut le faire en séquence, une après l’autre seulement) relève du saut vers l’inconnu, surtout si personne ne vous suit.

Le farniente, quel concept !

J’ai appris très tôt, par mes parents cultivateurs, que ne rien faire n’existait pas. J’en ai développé une croyance tellement forte que si je ne fais rien, je sens que je perds mon temps. Une panique s’installe et je ressens une contraction dans mon ventre. Ouf! Je n’en peux plus de cette croyance, c’est pourquoi je me prends par la main et ose défaire les preuves de sa véracité. Cette pratique fait de plus en plus partie de prendre soin de moi, de passer en premier et d’être égoïste que l’on soit d’accord ou pas. Ce n’est pas un luxe, mais un droit et une nécessité. De plus, j’ai remarqué que lorsqu’on prend plus soin de soi, de bonnes choses arrivent.

On dit que les Italiens en sont les maîtres. Ils ont compris l’importance de recharger leurs réserves. Que pouvons-nous apprendre sur l’oisiveté ?

Ont-ils emprunté ce concept du chant intitulé Eight Hour Song créé en 1886 où on nous propose de travailler huit heures, de dormir huit heures et de faire ce qui nous plaît pour la troisième phase de la journée.

Se posent-ils la question suivante quotidiennement : comment puis-je contribuer à ma vie aujourd’hui? Je crois qu’une partie de la réponse inclut du temps pour soi et du temps à ne rien faire où il n’y a aucun élément ou objectif à atteindre sauf de répondre à nos besoins.

Disent-ils NON plus souvent? Car lorsqu’on dit non, nos oui prennent plus de valeur. Nous ne sommes plus attirés vers la cent qui brille aka « the shinny penny syndrome » en anglais qui nous détourne à chaque fois de nos vrais projets.

Leur devise secrète est-elle de profiter au maximum du « ici et maintenant »?

Le fait de ne trouver aucune utilité à une activité ne pourrait-il pas être un point de départ dans la quête du non-faire?

Je pense à une autre avenue, celle de faire les choses lentement, très lentement. Pourriez-vous trouver dans la lenteur une source de satisfaction plus grande?

Je crois que ne rien faire est nécessaire pour nourrir l’âme. Je crois même qu’elle peut nous sauver. La question que vous devez vous poser est la suivante: « Est-il impératif de toujours être en train de faire quelque chose? » Vous devez décider consciemment de vous mettre en mode d’arrêt; cela ne doit être ni une punition ni une récompense, mais quelque chose de normal. Pour certains, « temps libre » rime avec « état de panique ». Méditons un moment sur son contraire: « temps libre » rime avec « plaisir ».

Le moine trappiste américain, Thomas Merton a émis une déclaration fort intéressante qui se lit comme suit : « Certains d’entre nous ont besoin de découvrir que nous ne commencerons pas à vivre plus pleinement jusqu’à ce que nous ayons le courage de faire, de voir, de goûter et d’expérimenter beaucoup moins qu’à l’habitude... Il y a des moments quand, afin de nous maintenir en existence, nous avons simplement besoin de s’asseoir pendant un certain temps et ne rien faire. Et pour un homme qui s’est laissé tirer complètement hors de lui-même par ses activités, rien n’est plus difficile que de s’asseoir immobile et de se reposer, ne rien faire du tout. L’acte même de se reposer est l’acte le plus difficile et le plus courageux qu’il peut accomplir. » M. Merton a évidemment oublié d’inclure les femmes dans sa déclaration puisque nous vivons les mêmes activités et stresseurs que nos confrères masculins.

L'ambiance relaxe de ma cour

Choisir son endroit

Voici des lieux qui vénèrent l’art de ne rien faire. Lieux où rien n’est exclu, supervisé, filtré, construit ou orchestré pour que vous vous sentiez obligé de faire quelque chose.

Prendre une douche sensuelle et relaxante en laissant l’eau détendre vos muscles tendus; les pelouses, qu’elles soient dans un parc ou dans votre cour, pour admirer le ciel et mettre vos soucis et stress dans les nuages qui passent; admirez un feu de joie; les bibliothèques où on ne vous demande rien encore moins d’acheter quelque chose; les chaises berçantes, dont les mouvements de va-et-vient sont apaisants. Est-ce faire quelque chose que d’admirer la nature avec ces bords de mer, jardins botaniques, montagnes et boisés? Je parle de la vraie nature, non pas celle qui est en veilleuse sur votre écran d’ordinateur (cette dernière n’aide en rien pour diminuer votre stress, c’est scientifiquement prouvé); la table de votre massothérapeute ; les spas en semaine, les hamacs ou votre lit; les cafés de Paris ou autre ville ou village où les chaises sont tournées vers les passants pour observer le théâtre permanent de la rue. Ma prochaine idée n’est pas un endroit à proprement dit, mais elle peut être jointe à plusieurs de mes suggestions : prendre son pouls et se connecter à son cœur. C’est un moyen gratuit et efficace pour écouter les signes subtils de la sérénité et ainsi revenir au moment présent.

Personnellement, je change de vêtement et retire mon soutien-gorge et tout ce qui serre mon corps lorsque vient le temps d’être en mode ne rien faire. Se faisant, je laisse les soucis du travail avec ces vêtements. C’est un truc mental qui fonctionne, il suffit de le tester. Je marche plus lentement qu’à l’habitude pour mieux profiter du mouvement. Durant cette marche contemplative, je prie ou remarque les gratitudes du jour et souris. Sourire me détend et vous? Je souris au spectacle de la nature. Rire est aussi une porte magique pour moi. Il est un tranquillisant sans effet nocif. Le rire réduit les hormones du stress, baisse la pression sanguine et aide à relâcher les tensions musculaires. Parfois, je « doodle » aussi. Le doodling est prouver être un relaxant efficace lorsqu’on laisse courir son imagination. De plus, après une session avec un client, je me donne un temps de répit pour décrocher mentalement et me dire : Énergie nouvelle! Ces deux mots me donnent un frisson global instantané et ont la fonction de remettre mon compteur à zéro. De plus, je m’amuse de plus en plus. Cela peut paraître bizarre d’affirmer ceci, mais comme mentionné plus haut, j’ai été longtemps de le faire, faire, faire. Les « il faut que… » ont fait partie de ma vie trop longtemps. (Je suis bien contente de remarquer que j’ai utilisé le temps de verbe au passé pour cette dernière phrase.)

Comment s’y prendre ?

Choisissez parmi ces suggestions ou les vôtres, puis concoctez-vous une demi-heure ou plus de farniente. Pour les débutants ou les anxieux, je vous invite à commencer par vous visualiser en train de ne rien faire pour quelques minutes et si vous sentez monter une contraction interne, utilisez le protocole de tapping Faster EFT pour relâcher ces tensions. Je suis aussi une débutante du repos. Je me rappelle que j’en vaux la peine et mon amoureux en fait autant. Je me prends par la main en faisant le pont mental qui m’indique comment bon et réénergisé je serai après cette non-activité.

Voici des pistes s’adressant à ceux qui ont besoin d’un motif ou d’une justification pour se permettre de ne rien faire : cette non-activité vous aidera à dégager votre esprit des lourdeurs de la vie ; la non-activité prolongera votre vie et augmentera votre capacité d’être productif dans toutes les sphères de votre vie. Ne rien faire est un précurseur à quelque chose à être, à dire ou à faire car vous remarquerez que vos meilleures idées viennent lorsque vous ne faites rien.

Avertissez votre entourage que vous ne serez pas disponible durant un certain lapse de temps.

Laissez de côté toutes les distractions, particulièrement celles qui ont des sonneries.

Choisissez un lieu (voir suggestions précédentes) où vous ne trouverez rien à faire. Assoyez-vous-y ou couchez-vous-y.

Trouvez le moyen de détendre chaque membre et chaque muscle de votre corps sans oublier de laisser aller tous les soupirs que vous avez retenus en vous. Un soupir audible permet de relâcher les tensions.

Sentez les odeurs ambiantes ou reniflez de l’huile essentielle de lavande; calmez votre respiration en ayant la conscience d’envoyer votre souffle au plus profond de vous-même car c’est par ce genre d’inspiration que nous avons accès à nos émotions refoulées et rappelez-vous que vous en valez la peine. Au cours des premières tentatives, vous pourriez avoir envie de dormir, surtout si vous avez brûlé la chandelle par les deux bouts trop longtemps. Si c’est votre cas, prévoyez plus de temps de sommeil afin de profiter davantage de vos prochaines séances de farniente.

Franz Kafka nous interpelle en disant : « Vous n’avez pas besoin de quitter la chambre. Restez bien assis à votre table et écoutez. N’écoutez même pas, attendez, simplement. N’attendez même pas, restez bien tranquille et solitaire. Le monde s’offrira librement à vous, sans masque. Il n’a pas d’autre choix. Il se roulera en extase à vos pieds. »

Dans ces temps de surstimulation, nous devons prendre les devants et s’arrêter pour ETRE, se rappeler où et qui nous sommes; en bref de se déposer physiquement, mentalement et émotivement en choisissant des activités ou non-activités régénérantes. Ne RIEN faire nous enseigne à écouter ce que notre cœur veut nous communiquer. Se permettre d’être tranquille sans bouger (be still) assez longtemps pour percevoir ce qui est en soi et autour de soi. Ainsi, nous nous porterons que mieux en bout de ligne.

En conclusion

Je ne suis pas en train de vous encourager à ne plus rien faire du tout, mais de décider que ne rien faire fait partie d’un rituel pour prendre bien soin de soi. Nous sommes dans le mouvement électronique FOMO (fear of missing out) soit la peur de manquer quelque chose et il est maintenant temps d’amorcer le mouvement NOSMO (the necessity of sometimes missing out) soit la nécessité de manquer quelque chose de temps en temps.

Ne rien faire signifie réellement faire quelque chose: vivre conformément à la nature et à la nôtre; être attentif et observer le monde sans broncher devant nos propres besoins fondamentaux.

Le but des articles que j’écris est bien évidemment de mettre en pratique les outils suggérés. Si vous avez lu jusqu’ici, je peux en conclure que vous en aviez grand besoin. Se prendre par la main et relire cet article occasionnellement peut aussi être une première étape pour être plus connecter à la vie en soi et aller vers le NOSMO sans culpabilité.

Pour la petite histoire

Il y a 2 000 ans, Aristote a déclaré qu’un des défis essentiels auxquels l’homme devait faire face était l’occupation de son temps libre.

Dans son essai Éloge de l’oisiveté, paru en 1935, Bertrand Russell écrit « qu’une journée de travail de quatre heures nous rendrait plus amicaux, moins oppressifs et moins enclins à considérer les autres avec suspicion ». Y a-t-il un politicien qui pourrait faire écho à M. Russell?

Pour aller plus loin

Pour plus d’aide en privé, communiquez avec une praticienne Faster EFT comme moi pour une consultation d’orientation gratuite afin de vérifier si nous voulons travailler ensemble.

LAROZE, Catherine. L’art de ne rien faire : la reconquête de soi-même, Éditions Aubanel, 2002, 141 pages.

Source : extrait du livre Comment faire? Des réponses à 1001 questions qui vous chicotent de Linda Sauvé, Éditions Transcontinental, 2009.


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